L ’église Saint Martin, située à coté du Lycée Corot, près de la gare est le plus ancien monument de Savigny. Les premiers éléments de la construction datent de 1152. C’est l’époque des croisades, le sentiment religieux est très fort. Des seigneurs de Savigny, pour le salut de leurs âmes, offrent la terre et demandent aux moines clunisiens, installés au prieuré de Longpont, d’y construisent une petite église en dur. L’édifice est progressivement agrandi pour accompagner la croissance de la population jusqu’au XIV° siècle et la guerre de Cent ans, dont les combats et les pillages l’endommagent sérieusement. Les fidèles en forte diminution et appauvris l’abandonnent quelque peu.
En 1493, Etienne de Vesc, riche chambellan du roi Louis XI, marié à Savigny, sauve l’église de la ruine et la nomme Saint Martin (En souvenir du moustier « Saint Martin » construit au lieu-dit des prés Saint Martin à l’époque mérovingienne).
D’autres personnalités de la région prennent sa suite jusqu’à la Révolution de 1789. En cette période, on y célèbre encore des offices religieux mais aussi un grand nombre de réunions ou d’événements publics. Ainsi, le premier Conseil Municipal de la ville s’y est tenu le 24 mars 1788.
L’entretien du bâtiment relevant désormais de la Commune, divers objets et meubles sont dispersés ou réquisitionnés pour financer d’autres priorités. Puis, les prêtres fuient la Terreur. L’édifice est rebaptisé le Temple de la Raison, on n’y tient plus que les assemblées populaires pour y lire les lois. Des offices continuent d’être célébrés sur la commune, mais clandestinement dans un hangar plus loin.
A partir de juillet 1800, les cultes y sont à nouveau autorisés, mais seuls les problèmes religieux relèvent de l’évêque, les questions d’organisation restent du ressort de l’administration. Le bâtiment, à nouveau très endommagé, fait l’objet de lourds travaux financés par la commune. Parallèlement la population se mobilise. De riches paroissiens vont contribuer à sa réhabilitation puis à son extension par des dons et des legs, ce qui au cours de la deuxième moitié du XIX° siècle, confère à la paroisse une certaine aisance financière et permet au curé d’alors, d’imposer au Conseil Municipal des travaux et des achats d’envergure (de nouvelles cloches, un orgue…).
En 1905, la loi sur la séparation de l’Eglise et l’Etat, fait de la Commune la propriétaire de l’édifice et lui transfère la charge de son entretien. Dans les années 1950, malgré la construction de l’église Sainte Thérèse sur le plateau, le prêtre demande quelques aménagements afin de pouvoir accueillir ces nombreux paroissiens. Les derniers grands travaux datent des années 1990, pour la préparer à fêter dignement son 500e anniversaire. Depuis, peinture intérieures et chauffage ont aussi été refaits.
L’église Saint Martin traverse ainsi les siècles, au grès des sursauts de l’histoire, portée par la foi et l’attachement des paroissiens du quartier.